J'ai entendu.
J'ai entendu des choses que je n'avais pas envie d'entendre, que je n'avais pas envie que l'on me dise. Je perds tous les gens que j'aime. Je ne sais plus si c'est moi qui m'enfuis avec des souvenirs tendres qui se métamorphosent en cauchemar, ou si c'est eux qui s'évaporent avec un peu de moi. Je n'en avais rien à foutre, avant. La douleur n'est pas éternelle ; pas ici en tout cas.
Mais si je le perdais lui ? S'il m'abandonnait ? J'ai tissé de si jolis liens avec mon homme. Pourtant il y a ce passé terrible qui nous a mis en couple. Pourtant il y a tant de choses laides dans ce que l'on a vécu avant. Si tout ressurgissait pour nous détruire ? Merde. Un ami aux allures de pétasse, ce n'est pas grand chose de perdu, même si mon égocentrisme et ma confiance a souffert. Toute cette histoire n'est qu'une petite affaire de rien du tout, qui va s'effacer peu à peu. La blessure n'est pas profonde, elle s'envenime chaque jour mais se referme.
Je ne peux pas me permettre de le perde. Et je fais quoi ? Rien. Je ne fais rien pour ne pas le perdre. J'ai une chance infinie d'avoir un homme qui ait traversé la France pour mes beaux yeux, pour m'aimer, pour me satisfaire, pour prendre soin de moi et me tenir fermement la main.
Qu'est-ce que je lui apporte ? Qu'est-ce que je lui apporte de bien ? Rien. Mes jolis soutifs noirs en dentelle, mes petites culottes, mes caprices. Qu'ai-je déjà fait pour lui transpercer le coeur doucement comme il le fait ? Rien.
Je vais le perdre et comme on me l'a souvent dit, je serai seule, parce que je refuse les gens. Mais les gens, je leur en veux ; c'est triste, mais je leur en veux. Ils sont au delà de l'imperfection. J'ai perdu toute confiance en eux depuis bien longtemps et quand j'ai décidé de m'ouvrir, on m'a claqué la porte au nez. Tout est à recommencer...
Mais je suis fainénante. Je ne veux m'occuper que de lui. Et ne rencontrer que des personnes bien. (Tiens, Morgann, tu as décidé c'qu'on ferait pendant nos vacances de veuves saisonnières ?)